- Qu'est-ce qu'une greffe ?
Une greffe est la mise en place dans le corps humain d'un organe étranger qui lui est devenu nécessaire. On parle aussi de transplantation.
On greffe :
- Pour remplacer ou suppléer un organe en défaillance sévère et irréductible,et dont la fonction est vitale.,
- Pour permettre à un malade de retrouver une existence normale.
- Quels sont les tissus et les organes que l'on greffe ?
- Prélevés après la mort :
- Cœur / Valves caridaques
- Foie
- Rein
- Poumon
- Pancréas
- Os - cartilage
- Cornée (partie transparente du globe oculaire, située devant l'iris - on ne prélève pas l'oeil)
- Peau
- Vaisseaux
- Intestin (rarement)
- Prélevés de son vivant :
- Essentiellement les Cellules Souches Hématopoïétiques (ou moelle osseuse, donneurs familiaux ou non)
- Rein, entre proches du cercle familial
- Peau
- Fragments osseux
- Lobe hépatique et lobe pulmonaire (exceptionnellement)
- La greffe d’organes en France en 2013 et 2014 :
Chaque année, les malades en attente d’une greffe d’organes sont plus nombreux.
En 2013, 18 976 personnes ont eu besoin d’une greffe. Parmi ces 18 976 malades en attente d’une greffe :
- 11 616 étaient en attente de greffe d’organes sur la Liste Nationale d’Attente en date du 1er janvier 2013 ;
- 7360 ont rejoint la Liste Nationale d’Attente dans le courant de l’année 2013.
L’activité de greffe d’organes en France s’élève au total à 5 123 greffes en 2013:
- 410 coeurs
- 11 coeurs-poumons
- 299 poumons
- 1241 foies
- 3074 reins
- 85 pancréas
- 3 intestins
sans oublier les 414 greffes réalisées par donneur vivant :
- 13 foies
- 401 reins
Graphique évolution de la transplantation entre 2003 et 2011
- Existe t'il un âge limite pour donner ses organes ?
Il n’y a pas d’âge limite pour donner ses organes. Depuis la fin des années 90, l’âge des donneurs et des receveurs ne cesse d’augmenter :
Du côté des donneurs :
- En 1996, la moyenne d’âge des donneurs était de 37 ans.
- En 2011, elle était de 53,6 ans (31 % des personnes prélevées avaient 65 ans et plus),
- En 2013, la moyenne d’âge des donneurs était de 56 ans.
Sans oublier la cornée qui peut être prélevées à 90 ans et plus !
Du côté des receveurs :
· En 1991, la moyenne d’âge des receveurs était de 42 ans.
· En 2013, la moyenne d’âge des receveurs était de 50,6 ans.
- Comment puis-je faire connaître ma position vis à vis du Don d'Organes ?
- Si je refuse tout prélèvement d'organes le jour de mon décès, j'ai la possibilité de m'inscrire sur le Registre National des Refus, auprès de l'Agence de la biomédecine. J'aurai dès lors l'assurance de ne pas être prélevé.
- Si au contraire je suis résolument POUR le Don d'Organes, je dois :
- le signaler à mes proches pour qu'ils puissent témoigner de ma volonté,
- porter sur moi une carte de donneur d'organes. Celle-ci n'est pas obligatoire mais facilite grandement le don. Elle me permet d'affirmer ma position et signifie que "j'accepte que le jour de mon décès, si les circonstances le permettent, on me prélève des organes pour greffer à des malades en attente".
Je peux mentionner à mes proches ma volonté d'exclure du prélèvement un ou des organes particuliers.
Il n'y a pas d'âge minimum pour prendre sa carte de donneur : même un mineur peut affirmer ainsi sa position. Il faut simplement savoir qu'en cas de décès (idem pour un majeur faisant l'objet d'une mesure de protection légale), le prélèvement ne peut avoir lieu qu'avec l'accord des parents. L'expérience prouve que de connaître la position de leur enfant facilite le choix des parents.
- Qu'est-ce que la mort encéphalique (cérébrale) ?
C'est l'arrêt de toute activité cérébrale. Cet état est irréversible. La certitude de la mort est incontestable, confirmée par des examens médicaux spécialisés.
Les modalités du diagnostic sont fixées par la loi :
- soit 2 electroencéphalogrammes nuls et aréactifs pendant 30 minutes à 4 heures d’intervalle,
- soit une angiographie cérébrale attestant de l’arrêt de la circulation cérébrale.
Elle ne peut être constatée que dans un service de réanimation. Le constat de mort encéphalique doit être signé, en cas de prélèvement à but thérapeutique, par deux médecins titulaires. Ces médecins ne doivent pas faire partie de la même unité fonctionnelle ou du même service que les médecins qui effectuent la greffe et le suivi des receveurs.
En état de mort encéphalique, les grandes fonctions de l'organisme doivent être maintenues par une circulation sanguine et une assistance ventilatoire et un maintien du corps à température pour une bonne conservation des organes.
Les causes de la mort encéphalique sont :
- Accident vasculaire cérébral hémorragique ou ischémique : » 50 %
- Traumatismes crâniens: AVP, TS… : » 40 %
- Anoxie, intoxication...
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Que dit la loi ?
La loi de bioéthique de 2004, modifiée en 2011, définit le cadre juridique dans lequel s’inscrivent les activités de prélèvement et de greffe, mais aussi de procréation, d'embryologie et de génétique humaines, en France.
La loi que nous connaissons est le résultat de plusieurs décennies d’évolution des textes et des pratiques, puisque les premiers textes de lois relatifs au don d'organes datent de 1887 !
Les trois grands principes de la loi bioéthique sont le consentement, la gratuité du don et l’anonymat entre le donneur et le receveur.
Principe du "consentement présumé" : après sa mort, toute personne est considérée consentante au don d’éléments de son corps en vue de greffe, si elle n’a pas manifesté son opposition de son vivant. La loi nous donne donc la liberté de décider personnellement. En cas de décès, le médecin demandera aux proches si le défunt était opposé au don d’organes.
Gratuité : le don d’organes est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. la loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don.
Anonymat : le nom du receveur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur peut cependant être informée des organes et tissus prélevés ainsi que le résultat des greffes, si elle le demande.
- Depuis quand greffe t’on ?
Les premiers succès chez l'homme, dans le monde, sont :
- 1959 pour le rein
- 1967 pour le coeur
- 1981 pour le bloc coeur-poumon
Premières transplantations en France :
- Rein : 1955
- Coeur : 1968
- Foie : 1972
- Pancréas : 1976
- Coeur-poumon : 1982
- Poumon seul : 1987
Première greffe de moelle osseuse en France : 1956
De nouvelles greffes voient le jour … grâce à de nouveaux types de prélèvement. Il s’agit de greffes de tissus composites :
- 1998: 1ère greffe d’un bras
- 2000: 1ère greffe de deux bras
- 2005: 1ère greffe partielle de visage
- 2010: 1ère greffe totale de visage
……toutes réalisées en France!
- Quelle est la position des différentes religions ?
La plupart des courants religieux sont favorables au Don d'Organes : le catholicisme, le protestantisme, l'islam, le judaïsme, une des grandes familles du bouddhisme.
Néanmoins, il faut noter l'opposition de l'hindouisme et du shintoïsme.
Que l'on ait une conviction religieuse ou non n'influe évidemment pas sur les notions de fraternité, d'amour, de dignité, de respect. Les prélèvements et transplantations d'organes ne posent pas de problèmes particuliers, ils incitent cependant à une profonde réflexion.
- Est-ce que le Don d'Organes et le don du corps à la science sont la même chose ?
NON. Le Don d'Organes est un don pour la vie. Bien que la personne soit décédée, ses organes sont maintenus en état de fonctionner. Après prélèvement(s) l'aspect extérieur du corps fait l'objet des plus grands soins de la part des médecins, avant la restitution à la famille pour le rite funéraire de chacun.
"Léguer son corps à la science", c'est donner l'ensemble de son corps, après la mort, pour les besoins d'une faculté de médecine. Le corps ne sera pas restitué à la famille. Ce type de don est payant par le donateur (frais de transport et de conservation du corps). Il doit s'adresser au Laboratoire d'anatomie d'un CHU ou à la faculté de médecine la plus proche.