vendredi, 28 octobre 2016 10:52
Aventures de médecine - "Greffe : la deuxième chance"
Chaque année en France, les chirurgiens transplanteurs sauvent 5.000 personnes grâce aux greffes. Un geste chirurgical fou, impensable il y a seulement soixante ans... mais qui, aujourd'hui, permet de bouleverser le destin de milliers de patients condamnés! L'histoire des greffes, c'est le prochain numéro d'Aventures de médecine avec Michel Cymes, mardi 11 octobre à 20h55 sur France 2.
Une aventure de médecine
Qu'est-ce qu'être mort ?
Chaque année, grâce aux greffes, les chirurgiens transplanteurs sauvent 5000 personnes en France. Un geste chirurgical fou, impensable il y a seulement 60 ans. Mais pour accomplir cet acte faut-il encore savoir à quel moment le corps est dénué de toute vie.
À l'occasion de ce nouveau numéro d'Aventures de médecine consacré à la greffe, Michel Cymes suivra le combat d'Antonia et Alexandra, deux patientes pour qui la greffe est devenue une urgence vitale. Vous suivrez les équipes médicales et chirurgicales, lancées dans une course contre la montre pour la survie d'un greffon, puis dans le défi d'un acte chirurgical magnifique mais très risqué.
Ces chirurgiens au sang froid impressionnant sont les héritiers de pionniers hauts en couleurs qui ont osé remplacer un organe défaillant par une machine, puis par un autre organe sain prélevé sur un autre homme… Un siècle d'audace médicale qui est encore en train de s'écrire... Nous le découvrirons avec la rencontre d'un pionnier actuel, auteur d'une grande première pour le moins surprenante : une greffe d'utérus.
Une lutte pour la vie
La vie d'Alexandra ne tient qu'à un souffle. Ses poumons sont usés par une hypertension artérielle pulmonaire et par une maladie rare, le syndrome de Buckley, qui la contraignent à vivre sous oxygène en permanence.
Quand Michel Cymes la rencontre, cette mère de famille de 36 ans vient d'arriver à l'hôpital Marie Lannelongue au Plessis-Robinson. C'est là que va se dérouler la greffe des deux poumons qui représente son seul espoir de survie.
C'est une épreuve très risquée (car la greffe pulmonaire est encore aujourd'hui celle qui rencontre le plus d'échecs), mais la jeune femme va l'affronter avec un courage remarquable, une détermination qu'elle conservera même après la chirurgie lorsqu'il lui faudra réapprendre à respirer, à marcher, à redevenir une maman comme les autres.
Antonia, elle, souffre d'insuffisance rénale chronique. Elle ne survit que grâce à la dialyse qui filtre son sang, trois fois par semaine, pendant quatre heures. Mais son corps est usé. Son cœur a même commencé à donner des signes d'alerte.
Son seul espoir : un nouveau rein. C'est son mari Michel, amoureux comme au premier jour après vingt ans de mariage, qui va le lui offrir, malgré sa phobie des blouses blanches !
Mais la greffe s'annonce compliquée, car les artères d'Antonia durcies par le diabète (dont elle souffre depuis toujours) risquent d'être impossibles à suturer. L'équipe de l'hôpital Necker est la seule à avoir accepté de tenter le tout pour le tout, sans assurance de succès…
Aux côtés du Dr Delphine Mitilian, chirurgien thoracique de l'hôpital Marie Lannelongue, au Plessis-Robinson, Michel Cymes va vivre l'urgence absolue du prélèvement d'organes. Dans un hôpital anonyme, il suivra le travail respectueux de cette jeune chirurgienne, à ce moment si particulier du prélèvement pulmonaire, quand la mort cérébrale d'un donneur devient synonyme d'espoir pour un receveur en attente.
Avec le Pr Olaf Mercier, chirurgien thoracique de l'hôpital Marie Lannelongue, au Plessis-Robinson, Michel assistera ensuite à ce travail d'horloger quand le chirurgien implante les poumons en suturant les bronches et les vaisseaux sanguins… Un défi dont dépend l'issue de la greffe : ce moment magique où les poumons greffés se regonflent comme des ballons et reprennent vie.
A l’hôpital Necker (AP-HP), l’équipe du Pr Méjean et du Dr Nicolas de Saint-Aubert a été la seule à accepter de tenter une greffe de rein sur Antonia, malgré le risque très important d’échec.
Michel Cymes va nous faire partager leur incroyable savoir faire, avec des instruments chirurgicaux infiniment petits, dans des espaces du corps humain où le moindre écart de trajectoire déclencherait une hémorragie.
La prodigieuse histoire des greffes
Et si les pionniers de l’histoire médicale reprenaient vie sous vos yeux, dans leur laboratoire d’époque ou leurs salles d’opérations, pour nous dévoiler les coulisses de leurs grandes découvertes ? C’est le pari d’Aventures de médecine qui, grâce à des évocations historiques rigoureuses et des archives inédites, traverse les siècles pour nous aider à comprendre comment l’idée folle de la transplantation est devenue une chirurgie quotidienne.
L’impossible greffe pulmonaire
Son histoire a commencé dans les sous-sols de la faculté de médecine de Marseille, dans les années 40, avec un chirurgien audacieux : le Dr Métras. Il venait, la nuit, avec son épouse tenter l’impossible sur des animaux, auxquels il greffait des poumons, avec l'espoir de réussir un jour à sauver ses patients qui mouraient de tuberculose. Mais après qu’il a posé les bases de la greffe pulmonaire, il a fallu plus de 40 ans pour que celle-ci fonctionne sur l’homme. Pour quelles raisons ? Nous le découvrons en traversant l’Atlantique à la rencontre du Dr Cooper, le premier chirurgien thoracique qui a percé le mystère et réussi, dans les années 80, la première transplantation pulmonaire au monde.
L’étrange Noël du Pr Hamburger
Le Pr Hamburger (le père du chanteur Michel Berger) dirigeait le service de néphrologie de l’Hôpital Necker à la fin des années 50, lorsqu’est arrivé dans son service un jeune homme mourant, privé de ses reins : Marius Renard. Face à la mère du jeune homme, prête à tout pour le sauver, le médecin va prendre une décision que personne avant lui n’avait osé : prélever l’un des reins de Mme Renard pour le greffer à son fils.
© Museu Valencia
De l’acte d’amour incommensurable ou de l’exploit technique, on ne sait ce qui a le plus passionné la France de cet hiver 52. Mais ce que l’on sait, en revanche, c’est que cette histoire, au dénouement inattendu, a marqué le début de l’aventure des greffes avec donneur vivant.
Le génie d’un médecin bricoleur
Avant que la greffe rénale ne soit tentée, un homme s’était ému du sort épouvantable des insuffisants rénaux, qui mouraient dans d’atroces souffrances. Cet homme était médecin de carrière, mais bricoleur dans l’âme. Il s’appelait Willem Kolff et pendant que la seconde guerre mondiale faisait rage, dans un petit atelier de Kampen, aux Pays-Bas, il s’était mis en tête de construire une machine qui remplacerait les reins. Avec des bouts de ficelle, des morceaux d’avions et quelques mètres de boyau de saucisse, il allait donner naissance à l'appareil de dialyse qui sauve encore aujourd’hui des milliers de personnes en attente de greffe.
L’énigme des rejets
Alors qu’il travaillait avec acharnement dans son réduit poussiéreux de l’hôpital St Antoine, à la fin des années 50, personne n’aurait cru que Jean Dausset obtiendrait un prix Nobel. Et pourtant, 30 ans plus tard, l’hématologue reçoit les honneurs pour avoir élucidé le mystère de l’après-greffe : pourquoi les organes transplantés finissaient toujours par être rejetés ? La compatibilité ou l’incompatibilité entre deux êtres, c’est lui qui en a eu l’intuition et qui l’a démontrée, avec l’aide de dizaines de volontaires qui ont accepté une expérience folle, menée sur un coin de bureau dans des conditions rudimentaires : recevoir sur l’avant bras des petites greffes de peau prélevée sur un autre !
© Museu Valencia
Des reportages inédits
Un bébé grâce à une greffe d’utérus
C’est une greffe à peine croyable qui ne se pratique pour l’instant qu’en Suède, dans le cadre d’un protocole expérimental : la greffe d’utérus. Pour la première fois, une télévision française a pu rencontrer tous les protagonistes de cette histoire digne d’un film de science fiction. Lolita, née sans utérus a pu porter l’enfant dont elle avait toujours rêvé, grâce à l’incroyable générosité de sa sœur, Linda, qui lui a fait don de son utérus. Un don qui n’aurait jamais été possible sans l’audace d’un chirurgien gynécologue Mäts Brannström. Très controversé à cause du risque que ces chirurgies non vitales font courir à ses patientes, il reste le premier au monde à avoir réussi à transplanter des utérus, et à donner naissance à des bébés en pleine forme.
Dans les coulisses méconnues du don d’organe avec les infirmières coordinatrices de prélèvements
Ce sont elles qui doivent trouver les mots pour aborder le don d’organes avec des familles sous le choc. Ce sont elles qui coordonnent toutes les équipes de chirurgiens préleveurs. Encore elles qui accompagnent le donneur, après les prélèvements, jusqu’à la chambre funéraire.
Sans elles, aucune greffe avec donneur mort ne serait possible, et pourtant leur métier d’infirmière coordinatrice de prélèvements reste méconnu.
Pour la première fois, nous avons pu découvrir tous les aspects de leur travail de l’ombre, en suivant Céline Collange et Magali Lemains de l’hôpital Bicêtre (Ap-Hp). Un métier dur et formidable, fait de larmes, d’urgence et d’espoir.
source
http://www.francetvinfo.fr/sante/soigner/don-d-organes/greffe-la-deuxieme-chance-mardi-a-20h55-sur-france-2_1865409.html
http://www.france2.fr/emissions/aventures-de-medecine/diffusions/11-10-2016_512213